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Pedro de MENA y MEDRANO Grenade, 1628 - Malaga, 1688 L'enfant Jésus allongé Bois de pin polychromé, les yeux en pâte de verre Longueur : 58 cm (Restaurations au gros orteil gauche, phalanges et talon du pied droit, extrémités des doigts, oreille gauche, quelques repeints localisés) The infant Jesus reclining, polychromed wood, by P. de Mena y Medrano L. 22,83 in. Bibliographie : en rapport : Janet A. Anderson, 'Pedro de Mena, Spanish sculptor (1628-1688)', Ann Arbor, University of Michigan, 1970 Lazaro Gila Medina, 'Pedro de Mena, escultor 1628-1688, Coleccion Ars Hispanica', Madrid, 2007 Xavier Bray (dir.), 'The sacred made real', cat. exp. Londres, National Gallery, 28 février - 31 mai 2010, 2010 Priem Ruur et alii, 'De Mena, Murillo, Zurbarán. Master the Spanish Baroque', cat. exp. musée national d´histoire et d´art du Luxembourg, 24 janvier - 21 novembre 2019, Bruges, 2019 Xavier Bray et José Luis Romero Torres (dir.), 'Pedro de Mena, the Spanish Bernini', Musée national d'histoire et d'art du Luxembourg, 2019 José Luis Romero Torres et Gonzalo Otalecu Guerrero (dir.), 'Pedro de Mena, Granatensis Malacae', cat. exp. 16 mars - 14 juillet 2019, Palacio Episcopal de Málaga y Santa Iglesia Catedral Basílica de la Encarnación, 2019 Commentaire : Cet Enfant Jésus endormi, aussi vrai que nature, est une œuvre majeure récemment identifiée de l'artiste espagnol Pedro de Mena. Ce maître de la sculpture baroque est reconnu pour ses valeurs artistiques d'une grande modernité. L'hyper-réalisme de ses œuvres crée un impact émotionnel qui renouvelle la sculpture religieuse du XVIIe siècle au service de la Contre-Réforme. De son vivant, l'artiste natif de Grenade est considéré comme l'un des grands maîtres de la sculpture. Sa célébrité dépasse sa sphère de production, Grenade et la région de Malaga, et même celle des autres sculpteurs actifs à Madrid, capitale de la monarchie hispanique. Formé d'abord dans le prestigieux atelier de son père Alonso de Mena y Escalante à Grenade, il assimile ensuite le style et les modèles iconographiques du célèbre Alonso Cano dans l'atelier duquel il travaille de 1652 à 1658. Son départ à Malaga pour répondre à la commande des stèles de la chaire de la cathédrale (1658-1662) marque la genèse de son style personnel, associant haute technicité et grande expressivité. Son habileté à rendre le corps humain est remarquable : ici le corps abandonné au sommeil du nourrisson est réalisé à partir d'une technique consistant à assembler des éléments de bois -ici au nombre de quinze- avec un adhésif organique en veillant à conserver la même direction du grain et ainsi configurer un bloc initial de travail. L'artiste y ajoute de nouvelles pièces qui complètent le volume général (les membres). L'ensemble est ensuite détaillé, la finition délicatement détaillée au ciseau, avant d'être brossé et apprêté1. On décèle aussi la marque de fabrique de Pedro de Mena dans le traitement remarquable de la chair de l'Enfant, dont le degré de réalisme atteint des sommets grâce à sa polychromie mate et à la richesse des demi-teintes. Le regard perdu de l'enfant s'endormant est rendu avec un grand naturel grâce à l'inclusion de globes oculaires en demi-sphères dans la tête de l'Enfant. L'apport d'yeux en pâte de verre n'est pas l'exclusivité de l'artiste à l'époque, mais la couleur bleue en est une signature. Réputé pour les images dévotionnelles qu'il produit en séries (Immaculée, saints franciscains, Ecce Homo et Vierge de douleurs), Pedro de Mena a aussi exercé son talent dans les nombreuses représentations de nourrissons qu'il intègre au pied des Immaculées Conception comme chérubins ou encore dans les bras de saint Antoine de Padoue, de saint Joseph ou des Vierges de Bethléem. On reconnait aisément le canon de ses nouveau-nés chez notre Enfant, dont la posture courbée met en évidence l'absence du support original, sans doute un couffin ou les bras d'une Vierge de Bethléem ? Notre œuvre répond au modèle infantile qu'il diffuse après son arrivée à Malaga en 1658. Le volume est simplifié, le modelé de la tête est épuré dans un souci de synthèse valorisant non plus le g

paris, Francia