Nicolas POUSSIN Les Andelys, 1594 - Rome, 1665 Etude de tentes, casques, boucliers, chaudron et autres objets d'après la colonne Trajane Plume et encre brune, lavis brun Annoté 'poussin' en bas à droite et '600 pour demy arma (?)' au verso Filigrane représentant une ancre inscrite dans un cercle surmonté d'une étoile, avec l'initiale M en partie inférieure, Briquet n° 531 (Déchirures et petits manques) Dans un cadre à cassetta, travail florentin du XVIIe siècle Studies after the Trajan's Column, pen and brown ink, brown wash, inscribed, by N. Poussin 33 x 22,50 cm (12,99 x 8,86 in.) Provenance : Collection Maurice Marignane, son cachet (L.1872) partiellement effacé en bas à gauche ; Puis par descendance à Hubert Marignane, son cachet (L.5120) dans le bas ; Vente anonyme; Genève, Nicolas Rauch, 13-15 juin 1960, n° 312 ; Vente anonyme; Paris, Christie's, 1er avril 2016, n° 33 Bibliographie : Walter Friedländer, Anthony Blunt, 'The Drawings of Nicolas Poussin, Catalogue Raisonné', Londres, 1974, V, p. 37, no. 332, ill p. 259, fig. 332 Pierre Rosenberg, Louis-Antoine Prat, 'Nicolas Poussin 1594-1665, Catalogue raisonné des dessins', Milan, 1994, I, p. 374-375, n° 196 Commentaire : Le nom de Nicolas Poussin résonne aujourd'hui aux oreilles comme celui de l'un des plus célèbres artistes français du XVIIe siècle. Et pourtant, paradoxalement, la carrière de ce dernier se déroula presque intégralement à Rome, qu'il ne quitta à la demande de Louis XIII que pour mieux la retrouver et laisser définitivement derrière lui la France et ses contraintes. En effet, la modernité de sa démarche s'accommodait mal des exigences de la commande, et il réussit ce tour de force dans la première moitié du XVIIe siècle de réaliser une brillante carrière en imposant à la fois le format de ses toiles et le choix de ses sujets. Son nom est également immanquablement associé au classicisme qu'il incarne et c'est avec beaucoup d'intérêt et de sérieux qu'il étudia les chefs-d'œuvre de l'Antiquité et des grands maîtres qu'offrait à sa curiosité sa ville d'adoption, comme en témoigne la feuille que nous présentons. C'est à Anthony Blunt que nous devons d'avoir rapproché pour la première fois certains de ses motifs des gravures de Francesco Villamena illustrant l''Historia utriusque belli Dacici a Traiano Caesare gesti…' d'Alfonso Chacon publiée à Rome en 1576, mettant ainsi en évidence une méthode de travail consistant à étudier les modèles antiques d'après des sources modernes plutôt que sur le motif. Sept autres dessins de Poussin d'après la même source sont aujourd'hui répertoriés, conservés pour la plupart dans les collections publiques françaises1. Tous présentent une mise en page comparable, verticale et en plusieurs registres. Les estampes retraçant les quelques 2.500 figures ornant le fût de la célèbre colonne Trajane, haute de plus de 40 m et élevée entre 107 et 113 ap. J.-C. pour célébrer la victoire de l'empereur éponyme sur les Daces, furent à n'en pas douter une source d'inspiration de choix pour Poussin qui ne se contenta pas dans ses feuilles de les recopier fidèlement mais qui associa des motifs provenant de différentes planches (ici la planche 112 majoritairement, mais également les 8 et 34) choisis avec soin pour leurs qualités plastiques et documentaires, sans négliger pour autant l'équilibre de la composition qui caractérise son talent. 1. Voir P. Rosenberg et L. A. Prat, 'op.cit.', n° 194 à 201

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